En présence de cette photo, il nous est facile de faire choix de notre regard. En s’y projetant un court instant, avec l’harmonie qui s’en dégage, elle peut devenir support du sacré, et ce, malgré tout inconfort, incertitude, ou remise en cause de nos vies. Elle peut susciter l’éveil de l’âme et “notre papillon d’or” peut se faire entendre. Il devient alors possible, de nous saisir à la fois de la part lumineuse de nos aspirations, comme de la part sombre de notre vécu. Et mieux encore, il devient possible de les contenir ensemble jusqu’à les concilier en nous-même. En acceptant de vivre simultanément cette tenue des contraires, nous apprenons quoiqu’il advienne à rebondir et à nous remettre en mouvement.
Depuis des temps immémoriaux et de manière récurrente, notre humanité connaît trop souvent un besoin d’opposer ce qui pourrait se concilier : la pauvreté de sa condition humaine et la puissance d’un appel intérieur (vécu parfois telle l’exigence d’un dû). Aujourd’hui, plus que jamais, jour de mutation, notre besoin de renouveau et d’innovation nous fait entendre la Vie autrement. A la place de ce dû, nous pouvons envisager la Vie tel un don, un don sacré si précieux, que de nouveau l’Homme peut s’y reconnaître comme Gardien. Dans ses morts et renaissances, par la puissance de sa tenue des contraires, la Vie elle-même nous invite à sa mise en perpétuel mouvement.
Alors l’héritage du Conte Merveilleux opère, avec d’un côté l’état de Royauté intérieure, et de l’autre la condition souillon ou condition humaine. L’état de Royauté concerne nos aspirations les plus profondes. Il est visionnaire. Il porte en lui le devenir de sa propre signature. Il sait ce qui correspond à sa nature profonde. Il est capable de discerner les lieux de carence, là où plus de fécondité se réclame. Il perçoit les besoins de son royaume tant interne (en verticalité), qu’externe (en horizontalité), pour vivre le processus d’évolution qui offrira au royaume l’avantage d’une nouvelle mutation. Quant à la condition souillon ou condition humaine, le conte la maintient au travers d’un quotidien, lourde de limitation, d’inconfort, de maladresse et pauvreté.
L’intensité de cette tension ensemence le quotidien, elle suscite au royaume l’arrivée du Héros, et avec lui, la mise en place de la quête. Mais la surprise reste de taille ! Cette quête place aussitôt le Héros dans l’impuissance. Elle le met en présence de sa double polarité à la fois humaine et divine. Testé dans son engagement, dans sa fidélité à la parole donnée, jusqu’au doute de ses réelles capacités, le voici obligé d’entrer en apprentissage.
En puisant dans ses ressources, en épousant le terrain, en tissant le “tracé du fil de Vie”, il rencontre plus grand que lui : le monde de fécondité, la magie de la Vie. Désormais, il sait qu’avec pour seul appui sa personnalité, il ne peut y parvenir. Il apprivoise cette tenue des contraires, l’accueille comme alliée, pour la vivre intensément jusqu’à l’unifier en lui.
Il apprendra à amplifier la puissance de son intention et à ensemencer ce quotidien souillon par l’intensité de son désir. Tout en restant plus que jamais à l’écoute de la fécondité, là où la Vie appelle, il découvrira comment saisir et maintenir cette tenue des contraires, comment concilier virtuel et concret, jusqu’à unifier en lui ciel et terre.
Avant tout, Homme de Désir, notre Héros apprend à manifester cette tenue des contraires. “Ancrage et stabilité” en son désir lui permettent d’aimanter, de déployer et de rayonner pour le salut du royaume, des ressources souvent insoupçonnées. L’opérativité du Conte Merveilleux, tout comme celle du mythe, nous offre au fil du temps l’opportunité d’un rebond, en direction d’un mieux-être à la Vie, à soi-même et aux autres. Cette opérativité se met alors au service de cette vie qu’il nous revient de tracer.
Si le sujet vous interpelle, un rendez-vous, un atelier-découverte en visio peut devenir l’occasion de nommer plus précisément votre état de royauté et de poser un nouveau regard sur votre condition souillon.
Ce sera l’occasion de découvrir plus en conscience là où la vie appelle, pour la mise en place de nouveaux stéréotypes, pour en pleine conscience, pouvoir vivre ou revivre l’utilisation de cette tenue des contraires, une des clefs du processus de création.